Historique

Le fort de Montlandon est situé à 10 km à l'est de Langres, au sommet d'un plateau de 416 m, sur la crête reliant Plesnoy à Montlandon. Construit tardivement, il devait à la fois combler l'espace séparant le fort de Plesnoy de celui du Cognelot, et commander la voie ferrée allant de Neufchâteau à Belfort.

Couvrant de ses feux la route de Mulhouse, il devait également servir de réduit aux batteries à établir en cas de conflit pour empêcher l'ennemi de déboucher sur le plateau ; enfin, il pouvait aussi appuyer une armée qui s'y serait cantonnée.
Construit juste avant l'apparition de l'obus-torpille, il constitue l'un des derniers exemples de fort à cavalier. Il adopte la forme d'un trapèze régulier, avec un front de tête de 135 m de long, un front de gorge de 240 m et deux fronts latéraux de 130 m. D'une largeur de 10 m à la gorge et de 12 m sur les autres fronts à l'origine, ses fossés sont flanqués par une caponnière simple pour le front gauche, et double pour les fronts de tête et de droite.

Creusés dans le rocher et revêtus d'un placage de maçonnerie, ils sont aujourd'hui gorgés d'eau, rendant les deux caponnières inaccessibles. Quant au fossé de gorge, battu depuis des casemates situées de part et d'autre de l'entrée, il est aujourd'hui comblé.

 

 

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Photo, © Jean-François Feutriez
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Photo, © Jean-François Feutriez

On pénètre dans le fort entre les deux séries de casemates adossées au front de gorge, destinées aux officiers et à l'infirmerie. Le centre du bâtiment était affecté aux locaux disciplinaires. Au-delà de la cour, le cavalier central abrite les autres locaux : le casernement, prévu pour une troupe de 300 hommes au minimum, ainsi que les locaux de manutention et de subsistance, comportant un puits, une cuisine et un four. La quasi totalité de la façade du casernement a été remaniée : le rythme classique de chaque casemate, avec une porte encadrée de deux fenêtres, n'est plus observable. Les entrées ont été systématiquement élargies au détriment de l'une des fenêtres pour le passage des engins agricoles.

La partie supérieure de la façade du casernement est traitée en pierre meulière disposée en appareil alvéolé. Un magasin à poudre au plancher en parfait état est installé sous la branche gauche du cavalier.

Ce fort comporte deux crêtes de feux distinctes. Les pièces d'artillerie de gros calibre étaient installées au sommet du cavalier, au-dessus du casernement, sur des plate-formes de tir aménagées entre des traverses-abris. On acheminait les canons par les deux rampes d'accès en terre gazonnée situées de part et d'autre du front de gorge. Le front de tête, encore visible, et celui de gorge, étaient dévolus aux tirs d'infanterie. Les hommes y accédaient à couvert depuis le casernement grâce à une traverse centrale enracinée.

En 1882, l'armement prévu pour le fort de Montlandon était le suivant : neuf pièces de gros calibre, treize canons de campagne ou de montagne, cinq mitrailleuses et cinq mortiers.

Les tirs étaient commandés depuis un poste d'observation, toujours en place, implanté au sommet de l'un des parapets d'artillerie. Sa cloche crénelée est bétonnée afin de pouvoir résister aux balles et aux éclats d'obus.

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Photo, © Jean-François Feutriez
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Photo, © Jean-François Feutriez

Caractéristiques

Construction : 1883 – 1885.
Nature : Fort de ceinture.
Forme : Trapèze isocèle.
Situation : 10 000 m  à  l’Est de Langres.
Altitude : 416 m.
Superficie : 8 hectares.
Capacité : 350 hommes dont 7 officiers.
Armement : 27 pièces au total  dont 17 pièces de  rempart, 5  pièces à tirs indirects et  5  pièces  de flanquement.
Ouvrage proche : poudrière de Madone (5000 m)
Approvisionnement en eau :
Eaux artificielles : 1 citerne de stockage
Eaux naturelles : 1 puits d’environ 30 m
Eaux usées : Ecoulement sur les chapes puis des caniveaux vers les fossés et les puisards ou hors du fort. 2 latrines sur fosses fixes.

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Plan

1 - Corps de garde
2 - Prison
3 - Bâtiment des officiers
4 - Infirmerie
5 - Bâtiment de la troupe
6 - Magasin à poudre
7 - Caponière simple
8 - Caponière double

 

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Photo, © Jean-François Feutriez

Ou Fort Mortier

Edouard, Casimir, Adolphe, Joseph MORTIER
Né à Cateau-Cambresis en 1768. Volontaire en 1791, général en 1799 (29 ans), Maréchal en 1804, il fut fait duc de Trévise, après s’être distingué lors de la campagne de Prusse (1807).

Après avoir participé aux campagnes de l’Empire, il se rallie à Louis XVIII (1814) mais refusa de juger le Maréchal NEY, après les 100 jours. Député (1816-1819), paire de France, il fut nommer ambassadeur de France en Russie au début de la monarchie de juillet, puis président du conseil et ministre de la guerre (1834-35)

Il fut tué lors de l’attentat de Fieschi* le 28 juillet 1835.
Son rôle : Sous l’empire, dans la région de Langres, le 14 janvier 1814 il souhaite des munitions et des vivres en conséquence, mais il n’avait qu’une division de la vieille garde et 43 hommes recrutés (au 10 janvier 1814). Mortier est à Chaumont le 11 janvier et Langres capitule le 17 janvier à 5 heures du soir. Le 18 janvier Mortier fait fortifier Chaumont mais il est obligé de se replier sur Colombey les 2 Eglises. L’abdication à Fontainebleau a lieu le 11 avril 1814. Mortier écrit à l’empereur que le manque de matériel et d’hommes ainsi que la présence de Napoléon, auraient pu faire de Langres ….une victoire !

* Fieschi, conspirateur Corse (1790-1836) fomenta un attentat contre Louis Philippe le 28 juillet 1835. Il fit exploser une machine infernale (vers la Bastille) : 19 morts. Il fut condamné à mort ainsi que ses complices PEPIN et MOREY.

 

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Photo, © Jean-François Feutriez
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Photo, © Jean-François Feutriez

La double dénomination des forts de Langres

Dès l'élaboration de leurs projets de construction, les forts reçoivent un nom qui, pour des raisons pratiques, se rattache généralement à la toponymie du site d'implantation de l'ouvrage (lieu-dit, cours d'eau, etc.). Mais en  1886-1887, le général Boulanger, alors ministre de la Guerre, décide d'attribuer aux casernes et aux forts des noms propres rappelant des militaires ou des batailles illustres.
Aussi les forts de Langres ont-ils été baptisés, comme en témoignent les inscriptions figurant encore sur l'entablement de chacune des portes d'entrée.

 

VISITER ET MANGER AU FORT FERMIER DE MONTLANDON

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